Carré militaire de Chalonvillars
Avant les travaux de 1992 M.R.
En mars 2012 R.B.
En novembre 2013 R.B.
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1 WETZEL Auguste F.T.P. Mort pour la France le 12/06/1944
3 TOZEBOULSKI Alexandre légionnaire 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
4 HASLAUER Ludwig légionnaire 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
6 WENDLING Charles légionnaire de 1ère classe 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
7 ROMANOWSKY Antoine légionnaire 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
8 PRINGAL Gérard légionnaire de 1ère classe 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
9 ADAMCZYK Jean légionnaire 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
10 JIMENO Ricardo légionnaire de 1ère classe 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
11 KUBIN Gabriel légionnaire 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
12 KORKIANEN Nicolas légionnaire de 1ère classe 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
13 OQUENDO-MARTINEZ José légionnaire 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
15 BIGNOT Alexandre légionnaire 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
16 GRONDEBERG Simon légionnaire 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
17 BERNAERT Achille caporal 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
19 VOUKOVITCH Mitar caporal-chef 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
20 ROCK alias ROCHER Charles sergent 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
21 VAN AUTREVE Robert sergent 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
22 MASSING Rudolph sergent 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
23 DIAZ-HERNANDES José Légionnaire 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 19/11/1944
25 PICHOT-DUCLOS Michel Lieutenant 3° R.M.L.E. Mort pour la France le 20/11/1944
Historique de l'implantation du carré militaire :
Lors de la campagne de libération de la France, nos soldats, étaient inhumés lorsqu'ils étaient tués au combat dans des lieux proches de l'endroit de leur décès. C'est ce qui c'est passé ici, suite aux combats de BUC.
Au lendemain de la guerre, leurs corps ont été exhumés et regroupés dans des nécropoles nationales. Les militaires inhumés à Chalonvillars devaient être déplacés vers la nécropole de Rougemont dans le Doubs.
En 1951, la municipalité s'y est opposée et s'est engagée à entretenir leurs tombes.
En 1991, à l'initiative du Souvenir Français, un muret été construit pour enclore les tombes. A cette occasion, la tombe située à l'opposé du mât des couleurs a été par erreur incluse dans cette enceinte, la dépouille de celui qui y est inhumé ayant été restituée à la famille dans les années 80 aurait du reposer dans le caveau familial. FTP, il est mort pour la France, fusillé à Limoges par les Allemands et sa place est aussi ici.
En 2013, une nouvelle fois à l'initiative du Souvenir Français, le carré a été remis à neuf. La municipalité a effectué les travaux, le Souvenir Français a fourni les emblèmes (ici des croix latines) et les plaques d'identification réglementaires.
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Retranscription du récit d'un légionnaire ayant participé à la libération de Buc
.../... Au matin, la colonne harcelée pardes tirs provenant d'un fort dominant la campagne, le Vaudois, s'ébranla vers LUZE, ECHENANS MANDREVILLARS : la route de BELFORT par des chemins vicinaux, d'une largeur dérisoire, presque impraticables à tous véhicules . Et pourtant, la colonne de chars les emprunta, suivie des lourds half-tracks, des GMCbarbotant jusqu'aux essieux dans les énormes fondrières.
Aucune résistance sérieuse le long de ces chemins: les Allemands avaient concentré ailleurs leurs pièces antichars et leurs blindés. De temps à autres, des groupes isolés s'enfuyaient, poursuivis de loin par les tirs des légionnaires aux aguets. Allaient-ils rompre sans combattre. Trop vite dit. Ils se regroupaient derrière le village proche, - village au nom bizarre: BUC - à l'abri de la tranchée antichars, le long d'une côte boisée d'où ils tenaient la route sous leur tir.
A partir du village, toute avance devint impossible: le premier char qui s'aventura vers la tranchée fut bazooké, un autre sauta sur une mine; et sur toute la colonne, les obus commencèrent à tomber, de plus en plus serrés. On s'occupait à soigner les premiers blessés quand le capitaine, ayant demandé aux blindés de s'embosser au ras des maisons, donna l'ordre immédiat d'assaut, vers la lisière de la forêt qui s'allongeait à trois cents pas. Alors les half-tracks, blindage relevé, roues avant et chenilles chainées, se déployèrent sur une ligne et s'engagèrent dans le bourbier des champs et pâturages, défonçant les barrières dont les fils claquaient sous la charge.
L'assaut dura prés de deux heures, deux heures où chacun dans les deux camps, frôla de près la mort. Les Allemands avaient l'avantage de la position : embusqués dans leurs trous, dans leurs tranchées; ils tiraient de toutes leurs armes disponibles: mitrailleuses, mortiers, FM, mousquetons, soutenus par leurs 88 enterrés en retrait
Les légionnaires, eux, pouvaient miser sur leur armement et leurs munitions inépuisables, sur l'appuides chars qui tiraient au dessus de leur tête, sur l'abri de leurs véhicules, même immobilisés.
Le half-track de Rudi a perdu un homme dès le départ: il vient a peine de démarrer, chenilles chaînées, qu'un des mitrailleurs, Kubin, s'écroule en avant: Heup ! Il a reçu dans la nuque une balle tirée d'une maison
"Ah! Les salauds! Le village n'est pas nettoyé," On pousse Kubin dans un coin, on continue ...
Au beau milieu d'un champ labouré, le half-track se met à naviguer : les chaînes ont craqué et bloquent les chenilles ! Pendant quelques instants, le tir d'une mitrailleuse ennemie se concentre sur l'engin, le prenant de biais. Déjà, les hommes ont sauté du côté opposé au tir
"Vas voir dit le chauffeur à Rudi!" ... Avec une barre à mine, celui-ci débloque la chaine tant bien que mal.
Ça y est, on repart ... Le chauffeur cette fois refuse de remonter à son volant. Ses camarades le poussent de force dans le véhicule et en marche!
Mais la pente devient trop abrupte sur le sol détrempé; il faut abandonner définitivement le half-track et continuer la progression en rampant
Une statue de la Vierge se dresse dans ce paysage où des hommes s'entretuent...
Aux premières tranchées allemandes, un drapeau blanc s'agite enfin. Traîtrise? Le tir continue! si un groupe a voulu capituler, pour d'autres défenseurs il n'en n'est pas question.
A vingt mètres de la lisière un duel à la grenade s'engage. Enfin, visage crispé, les assaillants bondissent vers les caches
Etrange vision! Bras en l'air, jaillissant des rares positions intactes, les survivants allemands; couverts de débris et de sang, se rendent finalement.
Il y a de tout parmi eux: des aviateurs, des gendarmes, des hommes en uniforme bleu foncé qui arborent le calot et le ruban de la Kriegsmarine, quelques officiers en casquettes. Et, dans chaque trou bouleversé, derrière chaque tronc, leurs camarades bras en croix, à plat ventre, visages convulsés, membres en bouillie, attestent de l'ardeur du combat et de l'efficacité des coups adverses.
Chez les vainqueurs, qui se regardent et essuient la sueur ruisselant de leur front, les rangs se sont éclaircis dans des proportions presque aussi terribles : sur la centaine de légionnaires lancés à l'assaut de la côte 548 (458 corrigé par moi …), la moitié à peine restent valides. Et les traits marqués des rescapés témoignent de la violence de l'effort fourni.
Mais tout n'est pas dit! Occupant le terrain conquis, les hommes prennent position, pendant que quelques-uns font descendre les prisonniers, portant leurs blessés, vers le village.
Là, on apprend que la conquête de la tranchée antichars, elle aussi, a été dure, et on découvre les morts qui s'entassent dans un ancien abreuvoir, en un sinistre enchevêtrement.
Qui aurait prédit, en cet instant, que la bataille n'était pas terminée? Bientôt pourtant les " minen" obus de mortier recommencent a pleuvoir, venant d'un autre point de la forêt et le sourd grondement des 88 reprend de plus belle. En quelques minutes le tir atteint une grande intensité.
A la '" côte 548" (458 je corrige encore) chacun se terre, tirant les morts de leur refuge pour s'installer à leur place. Les tranchées, sous une pluie incessante, se remplissent d'une boue ensanglantée.
La nuit tombe. Le "marmitage" se prolonge encore quelque temps puis cesse tout à fait.
Renforcés par des éléments de la II° Compagnie Rudi et ses camarades ont reçu l'ordre de rester sur place. Quelle nuit! Chaque légionnaire, ruisselant d'eau, essayant sans y parvenir de trouver une position commode, se prépare à repousser un assaut. Cependant, prés de Rudi, installé à porté de la main d'une mitrailleuse, Staline et Bouboule se sont assoupis au bout d'une heure ou deux. Un craquement de brindille, le vague reflet d'arme; un Allemand est là à toucher le canon de la "Thomson"
"Halte!_ Une ombre qui se dresse deux corps enlacés roulant dans la fange ...
L'attaquant ne fait pas le poids: à demi étranglé, il finit par lâcher prise: "camarade"
A voix basse Rudi lui demande " Patrouille,?"
- Oui oui patrouille!
- Tu sais le français? - Un peu
- Eh les gars vous dormez?
- Qu'est ce que c'est? - Un Fritz
- Hein, quoi? Un fritz je vous dis! Vous bougez ?
On ficella le gaillard au pied d'un arbre et la veille reprit coupée de bruit étouffés.
Staline et Bouboule ne dormaient plus. Les Allemands allaient-ils revenir en force, profitant de l'obscurité?
En apparence, ayant trouvé les positions occupées, ils n'insistèrent pas, et la nuit se prolongea dans le calme, interminablement longue. Au matin, l'aube blême de novembre se leva sur des hommes au teint pâle, et la pluie qui avait cessé, reprit de nouveau.
Le prisonnier n'avait pas bougé. Sous son casque sa tête apparaissait toute petite, et frêle son cou allongé.
- Quel âge as-tu?
- Dix-huit ans.
- T'as de la veine la guerre est finie pour toi "
Le prisonnier ne répondit rien. Il se contenta de hausser les épaules de façon évasive. Avait-il compris?
Dans la matinée l'ordre arriva enfin de redescendre sur le village: les chars ayant franchi la tranchée et attaquant BELFORT par ESSERT un retour des Allemands n'était plus à craindre.
Mais ce jour-la la soupe n'arriva pas!
L'après-midi fut consacrée à enterrer les morts de la compagnie transportés par camions jusqu'à CHALONVILLARS, le cimetière de BUC étant trop petit.( ajout – il est de plus situé autour de l'église, au centre du village et il n'y a même pas la place pour creuser des tombes à l'extérieur du cimetière comme à Chalonvillars)
Cérémonie d'une grande simplicité: chaque corps, dans son cercueil en bois blanc fut descendu dans la tombe et promptement recouvert. Une croix. Un casque. Quelques branches de sapin. Là dormaient de leur dernier sommeil des hommes venant de tous les horizons d'Europe, entourant deux lieutenants dont un au nom très "vieille France" : Hubert de Boissonneau de Chevigny.
Rudi jeta un dernier coup d'œil sur les croix.
Au côté de son propre lieutenant, Pichet-Duclos, il y avait plusieurs de ses camarades: Romanovski, Haslauer, Korkiainen, Rocher, Kubin, Tozeboulski. Et son Caporal-chef Mitar Youkovitch et d'autres qu'il avait connu au hasard des camps d'entraînement.
Il les revit en pensée bien vivants rampant à ses côtés riant de toutes leurs dents, ou mangeant la soupe jambes pendantes sur la plate forme de quelques engins blindés. Non il ne les reverrait plus jamais plus et jamais plus aucun d'eux ne partagerait son pain et ses misères de soldat. Un court instant Rudi ressentit la tristesse de sa condition, songea que son tour était proche et serra plus fort son képi blanc dans ses mains tremblantes d'émotion. Mais quoi allait-il s'attendrir?
L'aumônier récitait la prière ...
Une sonnerie de clairon, un dernier salut militaire l'adieu aux camarades était terminé.
Le soir la colonne de half-tracks tournant le dos à BELFORT prit la direction d'EVETTE où l'on passa la nuit dans les granges à récupérer son sommeil.
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3ème Bataillon de Marche de la Légion Etrangère (3ième RMLE)
Tués à BUC inhumés à CHALONVILLARS
Lieutenant PICHOT-DUCLOS Michel
Sergent Chef NYARADI Gurat Georges (Yougosalvie) - n'est plus inhumé à Chalonvillars
Sergent BACHORZ Léon (Allemagne) - n'est plus inhumé à Chalonvillars mais à Sigolsheim
GOMEZ (GOMES) DA SILVA José (Portugal) - n'est plus inhumé à Chalonvillars mais à Sigoslheim
ROCK Karl alias ROCHET Charles (Suisse)
MASSING Rudolf (Allemagne)
VAN AUTREVE Robert (Belgique)
Caporal-chef BAZARNICK Kasimierz (Pologne) n'est pas inhumé à Chalonvillars, est mort à l'hôpital d'Héricourt le 2 décembre
VOUKROVITCH Mitar (Yougoslavie)
Caporal
BERNAERT Achille (France)
ROCCHI Guiseppe (?) - n'est plus inhumé à Chalonvillars
Légionnaire ADAMCZYCK Jean (Pologne)
de 1ère classe CICCOLINI Albert (Suisse) - n'est plus inhumé à Chalonvillars
KORKIAINEN Nicolas (Finlande)
PRINGAL Gérard (nom d'emprunt) (Allemagne)
ROMANOWSKI Antoine (Pologne)
WENDLING Charles (France)
Légionnaire
ADAM Joseph (Espagne) - n'est plus inhumé à Chalonvillars
AZNAREZ (ASNAREZ) Santiago (Argentine) - n'est plus inhumé à Chalonvillars
BIGNOT Alexandre (France)
GRONDEBERG Simon (France)
HASLAUER Ludwig (Autriche)
JIMENO Ricardo (José) Espagne
KUBIN Gabriel (Pologne)
OGUENDO-MARTINEZ José (Espagne)
TOZEBULSKI Alexandre (Ukraine)
TUE à CHALONVILLARS inhumé à CHALONVILLARS
Légionnaire DIAZ-HERNANDES José. (Espagne)
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6ième Régiment de Chasseurs d'Afrique (6ième R.C.A)
Lieutenant de BOISSONNEAUX de CHEVIGNY Hubert - n'est plus inhumé à Chalonvillars
Maréchal des Logis DALLAFIORA (DELLAFIORA) Ernest (France) - n'est plus inhumé à Chalonvillars
Brigadier LEDANTE André est mort de ses blessures à Besançon - n'a pas été inhumé à Chalonvillars
Chasseur CROSS (CROS) Jules Henri - n'est plus inhumé à Chalonvillars
Chasseur HAMSILLI (AMSILLI) Charles (Simon) (Maroc) - n'est plus inhumé à Chalonvillars mais à Sigolsheim
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11ième Régiment de Chasseurs d'Afrique (11ième R.C.A)
Brigadier GOILF (GOILE) Louis - n'est plus inhumé à Chalonvillars
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96ième Bataillon de Génie
Sergent MARELLI Bruno (?)
RAMBERT Georges (Algérie) mort des suites de ses blessures le 17/03/1945 n'a pas été inhumé à Chalonvillars
ROSSELO (Rosello) Lucien (Algérie) n'est plus inhumé à Chalonvillars
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Cérémonie du 24/11/2013 photo Nathalie DUFOUR
Date de dernière mise à jour : 02/07/2021
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